20 octobre 2014

Review litt jap : Cent vues du mont Fuji (DAZAI)

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Si Dazai avait vécu à notre époque,
il aurait tenu un blog trop kikoo-dark.

Cent vues du mont Fuji
Osamu Dazai
1939


Je lis un peu de tout, me promenant au hasard d'auteur en auteur. C'est La Ballade de l'impossible de Murakami qui m'a rappelé l'existence d'Osamu Dazai (1909-1948), suite à une référence à son œuvre. Et donc, comme Dazai est un auteur reconnu au Japon, je me suis dit que ce serait intéressant de découvrir pourquoi, en lisant moi-même quelques-un de ses écrits.

Comme point de départ, j'ai choisi Cent vues du mont Fuji, un recueil de nouvelles autobiographiques de l'auteur. Certes, tout n'est pas à prendre au pied de la lettre, il y a probablement quelques moments romancés ou des détails omis, mais grosso-modo c'est une autobiographie. Le fait que Dazai ait écrit une autobiographie peut d'ailleurs vous donner une petite idée du personnage : sérieusement, faut déjà avoir par mal de suffisance et de vanité pour faire publier une œuvre sur soi-même.

On découvre dans ces courtes tranches de vie un homme intelligent, créatif, mais aussi affreusement paresseux, effacé, sans aucune volonté, manquant d'empathie, dépressif, suicidaire, et tout à fait égocentrique... Franchement, parfois on a juste envie de lui coller un bon coup de pied au cul pour qu'il morde sur sa chique une bonne fois pour toute. Ce qui m'a particulièrement énervée, c'est sa tendance à penser "non !" et à dire "... oui". Incapable de refuser quoi que ce soit, parce que les conflits ça demande trop d'énergie, il se fait avoir comme un pigeon quelques fois, et c'est bien fait pour sa poire. Après tout, tout ce qui l'intéresse c'est sa petite personne : comment éprouver de la sympathie pour un personnage pareil ?

Honnêtement, mis à part sa vie scandaleuse, je ne vois toujours pas pourquoi Dazai est considéré comme un incontournable de la littérature japonaise. Ses textes, du moins dans Cent vues du mont Fuji, n'ont rien d'extraordinaire et donnent un peu l'impression de lire le journal intime d'un type un peu lamentable. Peut-être que, comme on le disait dans un autre topic, c'est la traduction qui zappe toutes les subtilités langagières (ou peut-être que c'est juste des textes trop plats). Ou peut-être qu'il existe un autre niveau de lecture et que je suis complètement passée à côté. J'ai essayé de trouver des analyses et de la documentation sur le web, mais je n'ai rien trouvé de précis pour m'aider.

Mais cette lecture n'était pas inintéressante pour autant : au gré des anecdotes de la vie de l'auteur, on parcourt tranquillement le début de l'ère Showa, qui correspond plus ou moins à la révolution industrielle chez nous. Le fait de connaître l'auteur, ses antécédents et ses mauvaises habitudes, permet également d'apprécier et de mieux comprendre ses autres œuvres. C'est pour ça que, juste après, j'ai enchaîné sur Le Mont Crépitant, qui était beaucoup plus sympa.


Si vous avez lu Cent vues du mont Fuji, je serais heureuse d'écouter vos impressions et vos remarques. D'ailleurs, même si vous ne l'avez pas lu, ça peut toujours être intéressant ! J'espère que malgré mon ton assez négatif dans l'article, je ne vous ai pas totalement dégoutés, parce que qui sait, peut-être que vous passeriez à côté d'une œuvre qui vous parlerait. Allez, go go biblio !


Ceci est une copie de sécurité de mon article publié sur le forum Belgotaku. Si vous faites un copier/coller, n'oubliez de citer mon blog comme source. :)  

Kaf

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Vazy lach t comz lol.